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C’est arrivé près de chez v/n-ous

Un étudiant dijonnais arrêté hier

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Un étudiant dijonnais arrêté hier est passé directement du commissariat de Chenôve au CRA de Lyon Saint-Éxupéry. CRA : "centre de rétention administrative", pudique expression qui dissimule mal la réalité d’un enfermement des étranger-e-s en situation irrégulière en attendant leur expulsion ou leur libération (qui ne rime pas avec régularisation mais attente d’une nouvelle arrestation).

Que cette arrestation intervienne au domicile dudit étudiant qui avait décliné la convocation chez les flics le jour-même ne surprend pas outre mesure. La préfecture ne fait que remplir les quotas d’expulsions imposés. De même que le rôle de la PAF (police aux frontières) a toujours été clair. Ce sont les rouages locaux des politiques d’immigrations nationales, qui ne sont pas franchement ragoûtantes. Rien de plus. Que par ailleurs les universités collaborent allègrement ne déstabilise même plus vraiment. Elles ont délaissé leur "rôle pédagogique" depuis longtemps, dès le moment où les préfectures ont pu juger des résultats et du "sérieux des études" et se servir de ces données pour expulser des étudiant-e-s étranger-ère-s en mal de soutien.

Comme une majorité d’institutions n’existant que pour écraser et maintenir sous contrôle le peuple (justice...) , comme les entreprises privées, la Fac continue en outre de faire son blé sur le dos d’étudiant-e-s étranger-ère-s qu’elle laisse payer des frais d’inscriptions avant de les laisser se faire expulser. Trop facile.

Alors pourquoi écrire ?

Pourquoi continuer inlassablement à appeler à des rassemblements de dénonciation, qui n’ont de rassembleurs que le nom, et qui pour le reste ne sont que de pathétiques répétitions, regroupant toujours les mêmes individu-e-s. Mais aussi comment accepterions-nous que le temps passe et que rien ne change, enfin, n’évolue positivement, que la machine s’accélère et que les rouages ne se cachent même plus pour fonctionner ?

Il semble de plus en plus évident que tout comme les frontières ne sont que des aberrations géographiques, et bien les délimitations entre démocratie, oligarchie et fascisme sont floues. Qu’il n’y aura pas d’évidence collective qui, un matin, viendra déchirer le voile d’apparente normalité derrière lequel chacun-e peut encore se réfugier douillettement. Il ne s’agit pas de culpabilisation. Seulement, les horizons semblent bouchés et chacun-e fait comme si de rien n’était. Et dans cette société étrange où tout se sait, mais où personne ne se sent de prise directe sur les événements il ne se dessine pas d’alliance. Pas de force collective, de déflagration qui vienne ébranler le quotidien et détruire ce qu’il a d’intolérable.

Un sans-papier de plus arrêté. Et maintenant ?
Retour - Envoyé par RUSF21