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Le Ministre de l’Expulsion à tout prix

24 heures d’activité du Ministre de l’Expulsion à tout prix

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Le ministre de l’immigration ou « ministre de l’Expulsion à tout prix » commence fort l’année. Après s’être vanté de son record d’expulsions effectuées, après avoir renvoyé des Afghans dans un pays en guerre, il diligente des expulsions express. Le ministre poursuit résolument son action de destruction.



Destruction du droit : expulsions sans laissez passer délivré par le pays, expulsions préparées à l’avance de façon à ce que le juge des Libertés ne puisse pas statuer sur la légalité de l’arrestation, expulsions réalisées avant même que la CNDA (Cour Nationale du Droit d’Asile) n’ait pu statuer, expulsions au mépris du droit à vivre en famille reconnu par la convention internationale des droits de l’enfant.



Destruction des familles par expulsion d’un des parents, destruction des ressources de la famille quand un père qui travaille disparaît,



Destruction des valeurs humaines élémentaires : familles entières surprises au saut du lit, enfants arrachés au sommeil, embarqués, trimballés de commissariat en Centre de rétention, puis expulsés immédiatement par tous les moyens, sur des avions de ligne ou sur des vols spécialement préparés et quelque soit le sort qui leur est promis à l’arrivée.

Arrestation sur le lieu de travail, dans un centre d’hébergement, dans les transports en commun, tout est bon pour faire le chiffre dont le ministre se vante.



Il est grand temps de mettre un terme à ces ignominies. Il est temps de supprimer un ministère honteux. Il est temps de changer les lois qui fabriquent les sans papiers et qui empêchent de régulariser.


Ci-dessous, une liste un peu longue, qui correspond à un peu plus de 24 heures d’activité du ministère. Les coordonnées des préfectures directement concernées sont après chaque cas évoqué. Celles du ministère de la Rafle et du drapeau et de l’Elysée sont en fin de document.

Même quand les familles ont été expulsées, merci de dire tout le mal que vous en pensez aux préfets qui organisent concrètement les expulsions. Restez polis cela n’en aura que plus de force.

Pour les deux pères, travailleurs qui n’ont pas encore été expulsés, obtenons leur libération et leur régularisation.



Strasbourg

Quatre familles de Roms, représentant au total 16 personnes dont 8 enfants âgés de 4 à 16 ans, ont été arrêtées, mardi matin 12 janvier à l'Elsau, et placées en rétention dans les centres de Nîmes, Lille et Metz afin d'être reconduites à la frontière hongroise dès le lendemain.


Ce mardi soir, place Broglie, non loin de l'hôtel du préfet, 50 personnes sont réunies, à l'initiative de RESF Bas-Rhin, pour « dire leur dégoût et leur colère » face « à ces expulsions qui déshonorent notre pays et lui coûtent cher », lance Christophe Zander, membre du comité Romeurope - de 8 000 à 21 000 euros selon les estimations.
« Ces arrestations sont d'autant plus choquantes que quatre autres familles, venues d'un village voisin et donc confrontées aux mêmes persécutions, sont elles, dans l'attente d'une réponse de l'OFPRA. Pourquoi une telle différence de traitement ? », s'interroge Alban Damery, membre de Casas.

« J'ai mis mon écharpe d'élu, mais vu ce qui s'est passé ce matin, je ne suis vraiment pas fier, ce soir, d'être un élu de la République. Nous glissons vers le pire sans qu'on sache où le pire s'arrêtera », conclut Alain Jund, adjoint (Verts) au maire de Strasbourg - accompagné hier de Jacques Fernique, tête de liste Europe Ecologie pour les régionales et Eric Schultz, conseiller municipal strasbourgeois (Verts).




Ain

Vite fait, « bien » fait, la basse besogne a été accomplie à toute allure.



Cueillis mardi 12 janvier dès six heures du matin chez Emmaüs, emmenés à Bourg peu après, puis au centre de rétention, les Bunjaku ne seront pas restés longtemps au CRA de Lyon Saint-Exupéry. Ce matin mercredi ils ont prévenu qu’un véhicule venait les emmener. Plus de nouvelles à partir de neuf heures (plus de portable). à midi et demie, nouveau contact, ils sont en Italie, et ils arriveront à Pristina à 14 h 10. M. Bunjaku, stupéfait, explique que c’est un petit avion particulier qui les a emmenés, escortés par six policiers. « Je ne suis pas un criminel », répète-t-il.



Voilà les méthodes expéditives employées par la France, comme si l’enlèvement et l’expulsion d’une petite famille, d’une femme enceinte malade et de deux enfants de cinq et sept ans était une priorité nationale, une urgence absolue !



Qu’on ne vienne pas nous dire que tout cela s’est fait sans violence et dans le respect du droit. Un courrier de la préfecture ayant été mal acheminé, les Bunjaku n’ont pas pu déposer à temps les recours auxquels ils pouvaient prétendre. Un passage express au CRA n’en est pas moins traumatisant, et il évite l’examen du dossier par un juge des libertés et de la détention. Le vol privé au départ de l’aéroport de Lyon-Bron empêchait toute mobilisation (et toute scène d’adieux). Et mardi matin, malgré la courtoisie des gendarmes, l’enlèvement de la famille ne s’est pas fait dans une atmosphère apaisée. Madame Bunjaku hurlait, cette scène dramatique a beaucoup marqué les compagnons présents, et toute la communauté qui prenait soin d’eux. Les Bunjaku connaissent les dangers réels qui les menacent au Kosovo, où ils ne sont attendus par personne. Livrés à eux-mêmes dans un aéroport, sans ressources, que font-ils à l’heure qu’il est ? Bien entendu, les autorités françaises l’ignorent et s’en lavent les mains.



Tous ceux qui avaient commencé à s’attacher à Dafina, Rrahim et leurs parents, et au-delà tous les citoyens attachés aux droits de l’homme et aux conventions internationales, aux traditions d’accueil de la France, tous ceux pour qui l’échange et le partage signifient encore quelque chose, sont consternés, atterrés, écoeurés. Comment des choses pareilles sont-elles possibles ici, aujourd’hui ? Mais ils ne sont ni résignés ni abattus. Nous ne nous habituerons jamais. L’heure est à la protestation, et à la mobilisation pour favoriser le retour de cette famille dans le pays qu’elle avait choisi.



Seine et Marne 77

Interpellation sur son lieu de travail (un restaurant asiatique d’Ozoir-la-ferrière, 77) le 13 janvier d’un travailleur sans-papier, père de famille, Monsieur KANTE. Les policiers sont passés au domicile pour s’emparer du passeport.

Son enfant de 3 ans, né en France en 2006, est scolarisé à l’école maternelle Leclerc de Gretz-Armainvilliers (77). Sa femme dispose d’un titre de séjour « vie privée et familiale » pour raison médicale valable jusqu’en juin.

Monsieur est en France depuis 2000-2001. Il a travaillé comme cuisinier à la Défense et a interrompu suite à une demande de la médecine du travail. Il a suivi une formation professionnelle en informatique. Mais sa demande de titre de séjour a débouché sur un refus cet été, confirmé par le tribunal administratif.



Affaire suivie par Yves Terrenoire (RESF 77) 06 07 40 74 17


Seine Saint Denis 93

Monsieur Hyseni LIMANI, d’origine albanaise, né le 27/11/1971, a été arrêté dans les transports en commun le 12 janvier 2010. Il est actuellement au centre de rétention du Mesnil-Amelot.

Monsieur Hyseni LIMANI vit en France depuis 2004, il est marié et a deux enfants : une fille Besa, scolarisée en grande section de maternelle à l’école Victor Hugo de Saint-Ouen et un fils Barjam, âgé de 2 ans et demi. Le frère de Monsieur LIMANI vit en France en situation régulière, sa femme est française. Mr LIMANI a une promesse d’embauche dans la restauration. Sa vie est en France où est né son deuxième enfant et où toute sa famille est installée. La communauté éducative de l’école Victor Hugo de Saint-Ouen est très préoccupée par cette arrestation et se mobilise pour soutenir cette famille. C'est la deuxième fois en six mois que ce père de famille est arrêté et placé en rétention. Cette situation est extrêmement dure à vivre pour sa femme et ses deux enfants.



Source TERRA
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